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THE DELINES, The Sea Drift

Decor/Bertus/2022

On retrouve avec grand plaisir The Delines, la formation de l’écrivain et musicien Willy Vlautin. The Sea Drift, son troisième album, délivre les bonnes ondes d’une americana teintée de soul et portée par la voix d’Amy Boone.

The Delines, c’est une recette simple. C’est d’abord un songwriter – Willy Vlautin – qui, de par son expérience avec Richmond Fontaine et également comme écrivain (Motel Life, Plein Nord, Cheyenne en Automne et plus récemment Devenir Quelqu’un), a toujours su raconter une histoire, romancée ou non. The Delines, c’est ensuite une chanteuse au timbre velouté – Amy Boone – qui apporte toute la dramaturgie et la mélancolie nécessaires pour faire passer ces émotions, ces portraits de personnages chahutés via une musique élégante et soignée. Enfin, une solide section rythmique vient renforcer cette belle alchimie tout au long du disque.

Sur ce nouvel opus, une plus grande place est également faite aux cordes et aux cuivres, ce qui rapproche ces compositions d’une soul vintage. Sur Little Earl, la voix d’Amy Boone vous emporte littéralement, à la manière de Kurt Wagner (Lambchop) : un clavier Fender Rhodes, des cuivres, quelques “Oh no” lointains lancés par Willy Vlautin et vous obtenez un superbe titre pour lancer l’album. Un brin plus country-folk à la Richmond Fontaine, Kid Codeine suit le même chemin, tout comme Drowing in Plain Sight ou le doux Hold Me Slow.

À mi-parcours, c’est juste un piano et la voix d’Amy Boone qui nous accompagne (All Along the Ride). Puis, arrive un court instrumental aux sonorités jazz porté par une trompette à la Miles Davis (Lynett’s Lament). Au milieu de morceaux aux arrangements très fins, le silence est néanmoins présent. Pour preuve, le chant délicat et limpide d’Amy Boone prend son temps et se faufile entre les notes d’une guitare hispanisante sur un Surfers in Twilight magnifique qui permet de varier les atmosphères. Eloges de la lenteur, Saved from the Sea et Gulf Drift Lament terminent le disque dans des ambiances entre ballade 50’s et jazz cinématographique.

Loin des modes, maitrisant complètement leur sujet, The Delines continuent leur route avec un album americana-soul qui prend son temps, installant des atmosphères délicates et variées.

Georges.

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