Auteur phare des éditions Gallmeister, Pete Fromm a publié à la rentrée son nouveau roman, La Vie En Chantier, l’histoire touchante d’un jeune père devant élever seul sa fille après le décès en couche de la mère. On est désormais bien loin de son récit dans la nature du désormais classique Indian Creek. Après un passage dans la Grande Librairie de François Busnel, nous avons profité de la venue de l’auteur américain aux Livres Dans La Boucle à Besançon pour en savoir plus sur son oeuvre et ce qui l’entoure.
From Richmond To Tacoma : Peux-tu nous parler de la genèse de La Vie en Chantier?
Pete Fromm : Elle a été bien différente de mes autres romans qui sont nés à partir de nouvelles que j’avais écrites, de gens qui me hantaient et dont je voulais raconter la vie. Pour La Vie En Chantier, elle vient d’une histoire qu’on m’a conseillé de lire dans un magazine, celle d’un homme dont la femme venait de mourir en couche et qui rentre seul à la maison avec le bébé et où alors une nouvelle histoire commence. C’est cela que j’ai voulu raconter.
FRTT : Je trouve que l’histoire de La Vie en Chantier est très proche de celle de Mon Désir Le Plus Ardent. On y retrouve un couple qui un jour doit faire face à la maladie et à la mort et apprendre à vivre avec. Et plus généralement, tes livres semblent aller par paire. La vie « into the wild » avec Indian Creek et Le Nom des Etoiles. Des adolescents avec des problèmes avec Comment Tout a Commencé et Lucy In The Sky. Sans parler des recueils de nouvelles avec Chinook et Avant La Nuit. Est-ce une volonté de ta part?
Pete Fromm : Oh… non. Et à vrai dire, je n’avais jamais remarqué. Au départ, j’étais plus intéressé d’abord par écrire de la fiction mais c’est ma femme qui m’a suggéré de proposer le récit d’Indian Creek, chose qui n’était pas planifiée. Le livre a très bien marché aux Etats-Unis et en France et on m’a mis un peu la pression pour écrire une autre histoire de non fiction. Et c’est comme ça que quelques années plus tard Le Nom des Etoiles a été publié, un autre récit après un nouveau séjour de la nature sauvage.
Ensuite, que ce soit pour les nouvelles ou les romans, les sujets vont et viennent au gré du temps, sans que je ne planifie quoique ce soit. La seule chose que je peux dire pour l’instant, c’est que dans le prochain livre, la femme ne mourra pas [ rires ] .
FRTT : Si quelqu’un me demandait de qualifier ton travail, je dirais que tu es un écrivain du quotidien. Que penses-tu de ce qualificatif?
Pete Fromm : Je crois que c’est vrai. Le but d’une histoire ne doit pas d’être quelque chose d’énorme, quelque chose d’exotique. Je préfère m’intéresser aux gens de tous les jours, dans des situations de tous les jours et comment ils s’en sortent.
FRTT : Tes histoires pourraient facilement tourner au pathos, mais au final elles sont très optimistes. Est-ce un genre de philosophie pour toi?
Pete Fromm : Oui, je suis un optimiste. J’ai écrit des histoires qui étaient mal engagées pour les personnages mais j’aime toujours penser que les choses vont s’arranger pour eux et si cela est crédible alors je fais pour tout qu’ils puissent traverser ces épreuves.
FRTT : Comment expliques-tu que le Montana a été et reste une telle source d’inspiration pour les auteurs? Je pense à James Crumley, Rick Bass, Jim Tenuto, Keith McCafferty… et toi bien sûr.
Pete Fromm : Et bien, déjà parce que la vie n’y est pas chère, ce qui aide beaucoup [ rires ] . C’est un endroit où il est difficile de trouver du travail alors lorsque l’université a ouvert ses portes et créé un programme d’écriture, et une fois que quelques écrivains sont venus, ils ont découvert combien le Montana était un endroit magnifique et y sont restés. Puis ils ont commencé à en parler autour d’eux. Puis une réputation littéraire a commencé, des écrivains sont venus à l’université. Et c’est toujours encore comme ça aujourd’hui. C’est le cadre idéal pour se concentrer sur l’écriture. Et pour pêcher aussi [ rires ] .
FRTT : Et notre dernière question est la « French Question » . Peux-tu nous parler d’un livre, d’un film, d’une chanson, français, que tu as aimé ou qui t’as inspiré récemment?
Pete Fromm : Le plus récent roman français que j’ai lu est celui de Maylis de Kerangal, Réparer Les Vivants. L’histoire d’un surfeur qui après un accident est déclaré en mort cérébral et son coeur va a un receveur et on suit cette histoire.
FRTT : Une histoire que tu aurais pu écrire…
Pete Fromm : Oui, tout à fait [ rires ].
Interview et transcription par FAP.
Un grand merci à Clotilde, Ekaterina et Thibault des éditions Gallmeister.
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