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EELS, Extreme Witchcraft

E Works Records/PIAS/2022

Wow ! Un riff catchy, brûlant, sautillant, bref rock ‘n’ roll…Amateur Hour annonce la couleur. J’ai comme l’impression qu’on ne vas pas écouter un disque de berceuses. À bientôt 60 ans, l’Américain Mark Oliver Everett alias E revient avec un nouvel album, son quatorzième, Extreme Witchcraft, produit en distanciel et en électricité avec John Parish.

“It was a near-perfect morning, the sun was shining
Birds making beautiful sounds
When all of a sudden it finally hit me
Truth came crashing down”

Souvenons-nous, c’est avec John Parish, chanteur, musicien et producteur anglais (PJ Harvey, Giant Sand, Sparklehorse, Aldous Harding…) que Mark Oliver Everett avait enregistré le très réussi Souljacker où déjà l’énergie brute était palpable. On se remémore Dog Faced Boy et Bus Stop Boxer. Cette fois séparés par une pandémie mondiale, les deux complices l’ont joué en mode télé-travail, l’un couchant sur bandes ses délires rock/blues, l’autre triturant ces mêmes bandes dans son labo de savant fou, apportant cette touche de rugosité. Le résultat est un disque court, direct, sans trop de fioritures et qui fait la part belle aux riffs accrocheurs. Toujours accompagné de ses fidèles compagnons de route (P-Boo, Koool G Murder), E révèle ici un répertoire à portée plutôt festive, enchaînant les titres où le riff et la guitare règnent. Amateur Hour, Good Night on Earth (prend-toi ça, Dan Auerbach), Steam Engine, The Magic, Better Living Through Desperation, I Know You’re Right. C’est d’une efficacité, cette affaire là !

“Once upon a time mom and dad felt fine
Thought it was time for a birth
Ever since then the trouble never ends
But it’s a good night on Earth”

Parfois, l’électricité s’apaise, faisant place à d’autres morceaux qui nous rappellent que E a plus d’une mélodie dans son sac : scie hip-hop (Grandfather Clock Strikes Twelve), balade mélancolique (Stumbling Bee, So Anyway), pop 60’s (Learning While I Lose) ou country-pop (Strawberries & Popcorn).
Dans notre précédente consacrée à Eels (l’album Earth to Dora, paru en 2020), nous affirmions qu’il ne ratait pas ses albums. Ce dernier, Extreme Witchcraft, n’est pas raté, loin de là, mais étant plus frontal – et donc, petit bémol – il est marqué par moins de nuances. Mais, à bientôt 60 ans (on le rappelle), E est dans une forme épatante et à ce rythme régulier, on aura d’ici peu droit à un nouvel album. Et ça, c’est plutôt cool, non ?

Georges.

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