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Years to Burn, CALEXICO/IRON & WINE

Sup Pop Records/2019

Il est des amitiés qui durent dans la musique. Qui plus est, une amitié qui dure et qui fait naître de formidables albums, c’est encore mieux.
Joey Burns et John Convertino, fondateurs du groupe Calexico, ont rencontré Sam Beam alias Iron & Wine il y a plus de 15 ans. L’idée de se retrouver sur un projet collaboratif est venue en 2004 pour le EP In the Reins paru un an plus tard. Beam avait déjà composé les chansons, il suffisait de les présenter à Burns et Convertino pour qu’ils puissent y apposer leur savoir-faire en matière de sonorités mariachi et indie rock.

Une belle discographie (les excellents Algiers et Edge of the Sun pour Calexico, les très réussis Kiss Each Other Clean et Beast Epic pour Iron & Wine) plus tard, les musiciens amis se réunissent enfin en 2018 à Nashville pour donner une suite tant attendue à In the Reins. Comme ce dernier, Years to Burn synthétise bien les univers de chaque formation. En débutant l’album par l’impeccable Father Mountain et Follow the Water, tout est dit. Les voix se marient parfaitement aux guitares acoustiques et les guitares électriques sont savamment dosées. La rythmique est feutrée mais soutenue.
A part le très free jazz Outside El Paso mené par la trompette de Jacob Valenzuela, le disque suit donc cette belle cohérence, tous les arrangements sont soignés, aucun élément ne vient prendre le dessus sur un autre. Pour perturber un peu l’ensemble, le groupe glisse également un morceau de plus de huit minutes. Et c’est l’un des sommets du disque. The Bitter Suite est en effet un morceau de bravoure en trois mouvements qui se situent entre musique latine, jazz et americana, le chant partagé entre espagnol et anglais.
Enfin, le disque se termine par Years to Burn, parfaitement interprété par Joey Burns soutenu par Sam Beam et In Your Own Time. Deux titres sur le thème du temps, comme pour montrer que celui-ci n’a pas d’emprise sur Calexico et Iron & Wine.

– Georges –

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