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Docteur À Tuer, JOSH BAZELL

JC Lattès / Le Livre De Poche

Le docteur Peter Brown, né Pietro Brwna A.K.A. Griffe d’ours est un ancien tueur à gages pour la mafia italienne de New York. Profitant du système de protection des témoins, il a aujourd’hui troqué ses habits de mafieux et son arme de poing pour une blouse blanche et un bipper. Médecin atypique et cynique, il exerce au sein du Manhattan Catholic au cœur de la grosse pomme.

Lorsqu’il n’est encore qu’un adolescent, les grands-parents de Pietro sont sauvagement assassinés à leur domicile. Désireux de leur rendre justice, il va dans un premier temps enquêter sur leur passé, en Pologne. Puis, son amitié avec le jeune Locano surnommé Skinflick, le rapproche du milieu mafieux. Il est le fils de David Locano, gros bonnet de la famille. Ce dernier va lui ouvrir ses bras, lui proposer des contrats et lui offrir sur un plateau le nom des assassins de ses grands-parents. Deux petites frappes. Leur compte sera rapidement réglé, Pietro est un tueur efficace. Mais bien plus tard, après avoir donné quelques noms aux autorités compétentes et refait sa vie, le passé va resurgir sous les traits de Squillante, patient pas tout à fait condamné mais pas loin quand-même et accessoirement homme de main de Locano. Le deal est simple, si Squillante y reste, le docteur est un homme mort.

Docteur à tuer est un roman assez curieux… Dans sa construction, comme dans son rythme. Un début un peu poussif où il faut s’habituer aux flashbacks et aux commentaires du personnage sous forme de notes en bas de page. Une partie néanmoins intéressante et dure, dans laquelle le personnage fait des recherches sur ses grands parents juifs et les camps de concentration. Une autre partie du récit, plus noire, présente son ascension au sein de la famille et sa relation avec les Locano. Dans une troisième, le passé et le présent se retrouve à l’hôpital. Le personnage y décrit alors, avec cynisme et acidité, le système de soins américain, les emplois du temps impossibles et les médecins du dimanche.

Bref, voilà un roman qui pourrait être beaucoup plus percutant et agréable débarrassé de ces effets superflus (On se lasse des commentaires en bas de page. Il y en a beaucoup, quand-même, Josh, si ! Et ils sont longs !) possédant néanmoins un ton intéressant et original. Le dernier tiers du roman prend une tournure plus noire et est, du coup, nettement plus efficace et fluide et on referme le livre sur une bonne impression, habile. Vraiment, si vous calez quelque peu au milieu, je vous encourage à le terminer malgré tout, votre appréciation pourrait s’en trouver modifiée.
Les avis sont partagés sur Bazell, les critiques littéraires soulignent son talent, parlant d’un roman à mi-chemin entre Dr House et Les Sopranos, les lecteurs relèvent plus une certaine lourdeur et un manque de cohérence stylistique entre les différentes parties du récit.
Il existe une suite à ce qui est, rappelons-le quand-même, le premier roman de Josh Bazell, intitulée Monstre À Tuer, mais pour l’heure difficile de vous dire si on retrouvera ou non le Docteur Peter Brown plus tard. Laissons reposer tout ça…

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