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Face Au Mal, BILL LOEHFELM

Belfond

Le plaisir de retrouver un polar urbain après plusieurs rural noir. Les ruelles sombres, les flics désabusés quand ils ne sont pas pourris, l’éclairage douteux des néons, les lampadaires incertains… On retrouve ici les bars et les lieux interlopes de New York et plus précisément de Staten Island, au sud-ouest de Brooklyn.

Maureen est une serveuse chevronnée du Narrows, un bar bien installé du nord-est de l’île, donnant sur l’Upper bay. Un peu trop d’alcool, un petit rail de coke de temps en temps avant le service pour se donner un coup de fouet, mais au final, les soirées se ressemblent toutes. Elle connait les clients de bar, les allusions un peu lourdes, les regards déplacés, mais ça, elle sait gérer.
Ce qui était moins prévisible, c’était de tomber après la fermeture sur son patron, Dennis, dans une situation très délicate avec Frank Sébastian, ancien flic et politicien influent, un homme imposant et impressionnant, candidat aux prochaines élections au sénat. Et quand le lendemain, Dennis est retrouvé mort sur les rails du métro, force est de constater qu’elle est un témoin possiblement gênant et que l’homme, qui a manifestement des choses à cacher et une réputation à protéger, a des méthodes expéditives. Commence alors une traque impitoyable… Mais que peut une simple serveuse au caractère certes bien trempée, face au poids d’un ex-flic futur sénateur ?

Pas de démonstration chez Bill Loehfelm ! Le récit est sobre, bien mené. Les personnages sont impeccables, on voudrait avoir Maureen comme collègue et ce Frank Sébastian nous rappelle le terrible Wilson Fisk (A.K.A. Kingpin ou le caïd, pourriture new-yorkaise made in Marvel). Une ambiance aux p’tits oignons, ça fonctionne jusqu’au bout malgré un petit manque de rythme une fois tous les éléments installés.

Malgré ça, et puisque Face Au Mal a une suite, on retrouvera Maureen Coughlin avec plaisir dans quelques temps, dans la moiteur de la Louisiane. Affaire à suivre…

 

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