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Putain d’Olivia, MARK SAFRANKO

La Dragonne

Les premières publications de Mark SaFranko chez l’éditeur nancéien ont mis en valeur des facettes nouvelles de l’auteur, qu’on n’avait alors encore eu l’occasion de lire ou alors par parcimonie ici et là. D’abord en tant que maitre en matière d’écriture de nouvelles ( Incident Sur La 10e Avenue et Léger Glissement Vers Le Blues) avant de revenir au roman avec l’hitchockien Un Faux Pas. Aujourd’hui, La Dragonne nous donne l’occasion de redécouvrir ou découvrir simplement ce roman initialement paru chez feu 13e Note, par là où tout avait commencé pour l’auteur du New-Jersey.

Max Zajack écrivain à la recherche de l’inspiration enchaine les petits boulots foireux dans le New-Jersey des années 70, dans un quartier déprimant avec les lumières de Manhattan qui le nargue de l’autre côté de l’Hudson. Un jour dans un bar à une heure avancée de la nuit il rencontre une brune électrique qui immédiatement l’ensorcelle et va lui faire vivre une relation addictive qui deviendra vite une spirale incontrôlable. Olivia est une chieuse, insatisfaite, qu’on qualifierait volontiers aujourd’hui de bipolaire mais tel un junkie sous méthamphétamine, Max n’arrive pas à décrocher.

Putain d’Olivia est l’oeuvre d’un auteur qui se réfère à ses aînés Henri Miller ou Bukowski et le pose presque comme un de leurs héritiers, dans la veine des romans de son regretté ami Dan Fante. En créant son alter égo Max Zajack, il livre un roman hautement autobiographique qui devient le reflet d’une époque, de la vie au jour le jour d’un écrivain qui se cherche et surtout d’une relation amoureuse destructrice, où le sexe est plus que jamais une arme dont la dénommée Olivia se sert ici de façon létale pour l’égo de Zajack. La réédition du roman est l’occasion de découvrir une nouvelle traduction qui appuie encore plus sur le côté brut de l’écriture de SaFranko, une prose sans filtre, aux chapitres courts qui ne s’encombrent pas de détail pour appuyer là où ça fait mal. Même si on avait déjà lu Putain d’Olivia il y a quelques années, on s’y replonge sans remords avec un plaisir malsain, en espérant que La Dragonne ne va pas s’arrêter en si bon chemin et nous offrir prochainement les confessions du loser Zajack.

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