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THE DELINES, The Imperial

Decor Records / El Cortez / 2019

Après l’aventure Richmond Fontaine (1994-2018), l’auteur Willy Vlautin – bien connu de ces pages – n’en avait pas complètement fini avec la musique. Voilà quelques années qu’il a remonté un groupe avec une poignée de musiciens (dont deux anciens membres de RF) et la chanteuse Amy Boone (Damnations). Basé à Portland, Oregon, The Delines a signé deux albums et un EP, Colfax (2014), The Scenic Sessions EP (2015) et The Imperial (2019). C’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui.

Ici, le groupe américain continue de sillonner les routes d’une americana élégante et rétro. Elégante car difficile de ne pas succomber au timbre velouté d’Amy Boone. Elle a dans la voix une incroyable sincérité portée par les traumas de la vie (en 2016, la chanteuse a subi un grave accident de voiture qui a nécessité chirurgie lourde et thérapie longue). Rétro parce que les arrangements délicatement cuivrés et les refrains lancinants évoquent le meilleur de la country surtout lorsque celle-ci lorgne vers une soul à l’ancienne. Il faut écouter Where Are You Sonny ?, une ballade qui n’aurait pas fait tâche sur un album de Lambchop, pour se rendre compte de la charge envoûtante de l’ensemble.
Même si Willy Vlautin n’intervient pas directement au chant, pourvoyant simplement choeurs et accords de guitare, il est celui qui compose les chansons. Ses textes, du pur Vlautin si l’on peut dire, s’attèlent à conter l’histoire de personnages paumés (Holly the Hustle), des couples en galère d’argent (Eddie and Polly), détruits (Where Are You Sonny ?) mais tous finalement très attachants. New Orleans, Albuquerque, Fort Worth, Pasadena. Personnages à part entière chez Willy Vlautin, les villes citées dans les chansons sont le théâtre d’une americana paradoxalement soyeuse mais tout à fait contemporaine.

Georges.

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