Gallmeister
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Déjà énormément de bonnes choses ont été dites sur ce nouveau roman de Peter Farris et c’est mérité, car il frappe un nouveau grand coup ! Après Dernier Appel Pour Les Vivants et Le Diable En Personne (Gallmeister – 2015 et 2017), le voilà de retour avec un rural noir complètement addictif et terriblement bien ficelé.
Le jeune Jesse Pelham, 14 ans, vient de perdre son père dans un tragique accident sur leur vaste terrain familial du sud de la Géorgie. Il se retrouve seul avec sa belle-mère Grace, sa demi-sœur Abbie-Lee et Caroll, le frère de Grace, un prédicateur charismatique et ex-taulard qui se fait de plus en plus présent.
Alors qu’il rôde non loin des lieux du drame, le garçon tombe sur William Pilcher, un marginal plus connu sous le nom de Billy, vétéran recherché par le FBI depuis qu’il a commis un attentat ayant causé la mort de nombreuses personnes il y a de cela quelques années. Malgré tout, un homme attachant en qui il pourra avoir confiance et qui en sait long sur la nature des hommes.
Billy a vu des gens louches traîner dans les bois avant l’accident et la chute du père du petit n’est sans doute pas un accident.
Et à l’ouverture du testament, tout vol en éclat… quand certains vont devoir se préparer à subir les conséquences de leur mauvaises fréquentations, d’autres s’arment pour relever les défis à venir.
On ne va pas tourner autour du pot trop longtemps, Les Mangeurs d’Argile est une réussite, confirmant la science de la narration de Peter Farris ! Tous les personnages sont impeccablement installés. Les situations, les enjeux, les décors parfaitement clairs et présents… Bref, rien à jeter, aucune longueur, aucune faiblesse et une redoutable précision dans le découpage.
Moins radical/plus accessible à mon avis, parce que moins noir en apparence que ces prédécesseurs, Les Mangeurs d’Argile conserve un élément qui a déjà fait son effet : un duo de personnages au caractère fort et attachants, le vieux marginal et l’enfant, Billy/Jesse ici, Leonard/Maya dans Le Diable En Personne malmenés par un entourage bien pourri. Une vision assez noire de la société dans laquelle seuls les plus débrouillards sortent leur épingle du jeu.
Alors, si vous avez déjà lu du Peter Farris, n’hésitez-pas un instant ! Et si vous ne connaissez pas encore et que votre curiosité est titillée à force d’en entendre parler partout sur les différents blogs, Les Mangeurs d’Argile saura vous convaincre que Farris est un grand !
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