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SPARKLEHORSE, Bird Machine

Anti-/PIAS/2023

En 2010 disparaissait Mark Linkous, créateur du groupe indie rock américain Sparklehorse. Grâce à son frère et sa belle-soeur, un album posthume, Bird Machine, sort cette année et c’est un vrai plaisir de retrouver sa musique.

Elliott Smith, Jason Molina (Songs : Ohia, Magnolia Electric Co.), David Berman (Silver Jews), Vic Chesnutt, Mark Linkous…Quelques héros de l’indie rock américain dont on retrace peu les existences de nos jours, morts dans l’indifférence quasi-générale. Ce dernier, qui s’est ôté la vie sur le perron d’une maison dans le Tennessee un jour de mars 2010, délivra une série d’albums très réussis, entre 1995 et 2006 (discographie ci-dessous), sans oublier les projets avec le producteur Danger Mouse (Dark Night of the Soul) et le musicien électro Fennesz. Encensées par des groupes comme Radiohead (Sparklehorse assura leurs premières parties) ou par les copains de Grandaddy, les chansons mélancoliques aux accents noisy et lo-fi de Mark Linkous restent tout de même des objets chéris par une base fan solide.

Aujourd’hui, un nouvel album paraît. Bird Machine. Issus de sessions d’enregistrement dans le home studio de Mark Linkous ou dans le studio de Steve Albini à Chicago puis récupérés et retravaillés par Matt Linkous, son épouse Melissa et le producteur Alan Weatherhead, les 14 morceaux de Bird Machine portent bien la marque de Sparklehorse. En accompagnement des habituelles guitares acoustiques et électriques (sâturation sur 11), Linkous adorait utiliser des mellotrons, xylophones et autres vieux synthés. Sur Evening Star Supercharger, un morceau à la fois mélancolique et lumineux, on retrouve ces instruments au son typique. Plus loin, les très beaux The Scull of Lucia et Eveybody’s Gone to Sleep bénéficient de la voix du trop rare Jason Lytle (ex-Grandaddy). Une berceuse bancale se glisse (O Child) entre le plus nerveux et garage I Fucked It Up (on pense à Eels) et la ballade folk Hello Lord.

Une revenante (Daddy’s Gone déjà présente dans une version différente sur Dark Night of the Soul) et une reprise de Robyn Hitchcock (la magnifique Listening to the Higsons) plus tard, on en arrive à la conclusion que Bird Machine est un disque mû par l’excellence mélodique et la haute teneur en mélancolie – tout ce qui fait le sel de la musique de Sparklehorse – malgré une production parfois très rugueuse, à l’instar de l’inabouti From a Basement on the Hill d’Elliott Smith. Mais comme on n’est pas prêt de réentendre Mark Linkous chanter, ce Bird Machine est un très beau cadeau.

Georges.

Discographie :
Vivadixiesubmarinetransmissionplot (1995)
Good Morning Spider (1998)
It’s a Wonderful Life (2001)
Dreamt for Light Years in the Belly of a Mountain (2006)
Dark Night of the Soul (with Danger Mouse) (2010)
Bird Machine (2023)

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