Close

Parasites, BEN H. WINTERS

Sonatine

Cranberry Street Brooklyn | Ephemeral New York

Au printemps 2021, Nous vous avions promis de vous reparler de Ben H. Winters que nous avions découvert avec Dernier Meurtre avant la fin du Monde (Super8) grâce aux conseils aiguisés du duo Robinson/Hart. Parasites est sorti il y a quelques mois maintenant et nous trouvons enfin un peu de temps pour vous en parler.

Alex et Susan Wendt sont un jeune couple heureux et cultivé. Lui est photographe, il fait des clichés de bijoux pour des fabricants de luxe. Elle a récemment quitté son emploi pour se consacrer à la peinture. Ils ont une petite fille Emma, trois ans et demi. Afin d’avoir un peu plus d’espace et changer de cadre de vie, ils vont emménager dans un charmant duplex dans le quartier très recherché de Brooklyn Heights. La propriétaire, Andrea, est une vieille dame charmante et le loyer demandé bien en dessous des prix du marché (Stéphane Plazza sort de ce corps !). Le coin est magnifique, le genre de quartier que l’on voit dans les films romantiques. Emballés lors de la visite, ils n’ont pas hésité longtemps.
Mais Alex traverse une phase compliquée au boulot et les dépenses engendrées par le déménagement n’ont certainement pas arrangé les choses. Susan se sent coupable et commence à remarquer, çà et là, des petits défauts qu’ils n’avaient pas vus en premier lieu – un bruit léger dans la tuyauterie, une latte de plancher qui rebique par ci, une prise électrique mal fixée par là, une odeur désagréable dans la petite pièce qui lui sert d’atelier. Si Alex rentre tard ces derniers temps, c’est peut-être tout simplement qu’il veut s’éloigner d’elle et de leur nouveau foyer… Susan passe de longs moments seule dans cette maison à se poser des questions. Et ces histoires de punaises de lit qu’elle a lu quelque part, il ne manquerait plus qu’elles s’invitent chez elle. D’ailleurs, cette petite tâche sur l’oreiller, d’où vient-elle ? Et pourquoi se gratte-t-elle autant l’avant-bras ? Et si ce n’était que l’avant-bras… Elle ne dort quasiment plus maintenant, même les somnifères n’ont plus aucun effet. Elle fuit son lit, nid probable d’une colonie de punaises, et guette chaque indice . Mais alors pourquoi son mari et l’experte qu’elle a fait venir ne voient-ils rien ?! Isolée face à cette menace qu’elle est la seule à percevoir, aveuglée par la paranoïa, Susan sombre lentement dans la folie.

Ben H. Winters réussit avec Parasites un petit coup de génie, un thriller sobre et terriblement efficace ! J’ai rarement dévoré les derniers chapitres d’un roman avec autant d’appétit, impatient de savoir quels drames allaient se jouer. On pense à Bug de William Friedkin (film sorti en 2006 avec Ashley Judd et Michael Shannon) et inévitablement à Stephen King, même si, en versant moins dans l’étrange que le roi du Maine, sans jamais aller trop loin, Winters nous maintient dans un état d’angoisse et d’empathie pour Susan complètement addictif. Il y a des parasites dont on se passe bien, mais si les petites bêtes assoiffées de sang et sournoises à six pattes ne vous rebutent pas plus que ça et que vous avez envie de vous faire des frayeurs en cette fin d’hiver, alors foncez chez votre libraire et je vous défie de ne pas vous gratter pendant votre lecture ! hi hi !

Close