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MATT SWEENEY & BONNIE ‘PRINCE’ BILLY, Superwolves

Drag City/2021

Bons comme du bon pain, les deux compères américains Matt Sweeney et Will Oldham donnent suite à Superwolf, leur premier album collaboratif paru en 2005. Le duo indie folk passe en mode pluriel avec Superwolves, où les guitares subtiles de l’un rejoignent la voix de velours de l’autre.

Si l’on sait maintenant que Will Oldham, alias Bonnie ‘Prince’ Billy, est un artiste prolifique (on ne compte plus le nombre de disques parus sous ces différents pseudos), on connait moins Matt Sweeney qui est guitariste et producteur (Cat Power à Adele en passant par Endless Boogie) et a fait partie des groupes Chavez, Skunk et Zwan (avec Billy Corgan, Paz Lenchantin et David Pajo). Ces deux oiseaux-là se sont trouvés au début des années 2000 et ont donné naissance à une collaboration portée par de jolis titres tels que My Home Is The Sea que Neil Young et son cheval fou n’auraient pas renié, le mélange harmonies vocales et guitares saturées faisant toujours son petit effet.
Make Worry For Me, titre inaugural et sombre mélopée aux choeurs fantômatiques, vous invite à reprendre la route en l’agréable compagnie de Sweeney et Bonnie. D’obédience down-tempo, ce disque garde le cap d’un folk électrique, les deux Américains mélangeant leur savoir-faire, celui de conteur pour Bonnie ‘Prince’ Billy (Good To My Girls, Not Fooling), celui de magicien des cordes pour Matt Sweeney (Resist The Urge, les tressautements noisy sur Watch What Happens). Sur le chemin, les deux super-loups croisent le rockeur touareg Mdou Moctar qui livre un solo épique (Hall of Death). A l’occasion, le folk pastoral flirte avec le psychédélisme avec l’appui d’une guitare au son lourd et saturé (Shorty’s Ark, I Am A Youth Inclined To Ramble).

Seize années ont passé depuis ce premier Superwolf. Teintant leur pastoral noisy folk (quel sens de la formule !) de sonorités psyché et africaines, Matt Sweeney et Bonnie ‘Prince’ Billy réussissent un retour à deux très inspiré et enthousiasmant. Chapeau, cowboys !

Georges.

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