Close

Deacon King Kong, JAMES McBRIDE

Gallmeister

Fin des années 60 à Brooklyn. Tout le monde se demande ce qui a pris au vieux Sportcoat, le diacre de l’église des Five Ends, amateur du King Kong, la liqueur maison locale, de tirer en plein jour sur Deems Clemens, petit dealer du bloc. Cet événement va complètement bouleverser la vie de ce quartier de logements sociaux de South Brooklyn et de ses habitants. En premier lieu Joe Peck, le mafieux dont l’attaque de son revendeur met à mal ses affaires. Potts, un agent de police irlandais proche de la retraite qui voudrait passer ses dernières semaines en uniforme de la façon la plus tranquille. Elefante, qui a pris la relève du paternel et qui gère un quai au bord de l’Hudson où transite toute sorte de traffic. Sans compter les soeurs de la congrégation des Five Ends. Des personnages sans lien apparent mais dont les existences vont soudain être liées suite à l’acte de Sportcoat.

C’est un incroyable melting pot social et culturel que nous offre James McBride avec Deacon King Kong. En lisant la quatrième de couverture, on pensait assez logiquement à Gil Scott-Heron, auteur auquel on comparerait volontiers McBride qui lui aussi a plusieurs cordes à son arc (écrivain, scénariste, compositeur, musicien). Il y a effectivement de cela mais on peut aussi y voir l’amour d’un homme pour le quartier dans lequel il a grandi et dont il se sert comme décor de ce roman, à l’image de l’oeuvre de William Boyle, autre amoureux de Brooklyn. Avec une construction tarantinesque avec ce florilège d’histoires isolées qui ne font plus qu’une à la fin, McBride livre un polar urbain bourré d’humour, porté par une galerie de personnages attachants, peu importe leur pédigré. Un coup de maître.

Close