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L’Outsider, STEPHEN KING

Le Livre de Poche

Si on a pour habitude de parler dans ces pages de littérature américaine indépendante et d’écrivains obscures et parfois inconnus du grand public, ce n’est pas pour autant qu’on ne se laisse pas entraîner dans des sorties mainstream avec un plaisir non caché. Cette chronique en est l’exemple même.

Parler d’un roman de Stephen King n’est pas une surprise. Auteur prolifique dont le succès n’est plus à présenter, il fait partie de ceux qui auront conduit à la lecture bon nombre d’adolescents, et ce sur plusieurs générations, à tel point que chacun se souvient du « premier Stephen King » qu’il a lu (de mon côté Cujo et la peur des saint-bernard qui en découle). Et puis comme avec ces écrivains qui publient à un rythme effréné,  on lâche un peu l’affaire, soit par manque de temps pour suivre l’actualité, soit par une baisse de qualité des récits. Pour ma part, il m’aura fallu un moment après Cellulaire pour revenir vers l’auteur du Maine et ce retour se traduisit par une replongée dans ses premières parutions que sont Le Fléau ou Jessie (et pas uniquement parce que Carla Gugino joue dans l’adaptation Netflix). Alors quand j’ai entendu la bonne presse qui a suivi la sortie de l’Outsider et de la série dérivée réussie, j’ai donc décidé de me lancer dans ce pavé de huit cent pages, qui avait aussi l’avantage d’être facile à se procurer en période de confinement quand votre librairie préférée est fermée et que ce genre de livre est de ceux qu’on trouve dans son supermarché lorsqu’on va faire le plein de conserves.

Terry Maitland est une personne pour qui tout le monde a de l’estime dans la petite ville de Flint City dans l’Oklahoma. Professeur d’anglais, coach de baseball aimé à la fois des enfants qu’il entraine et de leurs parents, père modèle sans histoire. Pourtant, lorsque le corps sans vie et violenté du jeune Frankie Peterson, onze ans, est découvert dans un parc de la ville, tout semble accuser Maitland. Témoins oculaires, ADN, toutes les preuves sont contre lui. Mais il continue de nier. Et il a ses propres preuves qui démontrent son innocence. Mais alors quel est le lien avec d’autres meurtres quelques états plus au nord-est?

Il faut un certain savoir faire pour maintenir en haleine un lecteur sur huit cent pages. Et on n’a jamais douté que Stephen King en avait. En s’éloignant – mais pas de trop – du fantastique, il monte une enquête de l’impossible aux rebondissements nombreux, où les coïncidences ne sont finalement pas fortuites, menée par des personnages à la psychologie travaillée. Si son premier roman remonte au milieu des années 70, le King a toujours su évoluer avec les époques et LOutsider est vraiment un roman actuel et joue avec les nouvelles technologies ainsi que les références pop des années 2010. On regrettera peut-être un final un peu rapide (certains diront même bâclé) mais il ne fait pas pour autant oublier le plaisir de lecture qu’on viendra de vivre.

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