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Désolations, DAVID VANN

Gallmeister

La récente publication de Le Bleu Au-delà ainsi que la réédition de Sukkwan Island nous a donné envie de faire un petit tour sur notre étagère à la section David Vann. Après avoir déjà pas mal parlé dans nos pages ici et des romans d’un des nos auteurs favoris – s’il fallait encore le dire – il restait encore un livre dans lequel nous ne nous étions pas encore plongés. C’est chose faite maintenant. Et comme d’habitude, c’est une réussite.

Désolations pourrait être vue comme le deuxième volet d’un diptyque dont le premier chapitre serait Sukkwan Island et dont le fil rouge serait l’austérité du froid de l’Alaska. Si dans le premier roman de l’auteur un père et son fils s’isolaient sur une île, ici il reprend le même pitch mais c’est un couple qui va s’installer dans des tentes sur Caribou Island le temps de construire une cabane, et une façon aussi de fuir et de se voiler la face devant l’effondrement de leur relation. Gary se noie dans son entreprise de construction alors qu’Irene se voit prise de migraines qu’aucun spécialiste ne peut résoudre. Tout cela sous les yeux de leur fille Rhoda qui malgré ses efforts demeure impuissante et espère toujours de son côté que son compagnon Jim la demande en mariage.

La plume et le style de David Vann s’affirment avec ce deuxième roman où on retrouve les thèmes qui construiront la suite de son oeuvre: une nature omniprésente, austère, cadre propice à l’isolement physique comme sentimental. Des personnages aveuglés par un espoir qui n’existe pas. Le vécu personnel de l’auteur à travers le personnage de Jim, son père, avec qui il règle ses comptes. Et comme à chaque fois une tension presque indétectable mais qui débouche toujours sur une fin tragique. Désolations est certainement un roman central de la bibliographie de David Vann, qui ne laisse jamais le lecteur indifférent.

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