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Canyons, SAMUEL WESTERN

Gallmeister

Alors que nous avons déjà les yeux tournés vers la rentrée littéraire, on va vous parler de ce roman un peu sorti dans l’ombre avant l’été : Canyons de Samuel Western qui est, ma foi, très agréable.

Le roman commence dans l’Idaho au tout début des années 70. Trois amis disputent une partie de chasse à la campagne. Il y a Eric Lindsay et sa sœur jumelle Gwen et Ward Fall, le petit ami de Gwen. Ils parlent philo, se taquinent, tout se passe bien… Jusqu’à ce que… Une maladresse. Alors que Gwen se trouve sur le plateau arrière du pick-up, Ward, range son fusil dans l’habitacle et touche malencontreusement la détente, une balle part, traversant la vitre et la tête de la jeune femme par la même occasion.
25 ans plus tard et malgré quelques réussites dans leurs vies, les deux hommes sont rongés, véritablement, par cet accident. Ward a une belle famille et une belle exploitation, mais sombre périodiquement dans l’alcool et l’apitoiement. Eric, de son côté, est un auteur-compositeur torturé et isolé dans l’ombre de quelques succès qui ont fait sa renommée. Ils vont se croiser à une réunion d’anciens élèves du lycée… Plus tard Ward invitera Eric à une partie de chasse à la frontière entre le Montana et le Wyoming. Une opportunité offerte à Eric d’accomplir enfin sa vengeance sur celui qui a tué sa jumelle et l’occasion pour Ward de faire face à sa culpabilité et de mesurer les conséquences de son acte.

Ben, on passe un agréable moment à la lecture de ce roman de Samuel Western, primo-romancier de… 63 ans !?! Hé oui, 63 ! Le monsieur a roulé sa bosse avant de s’atteler à l’écriture : marine marchande, docker, bûcheron, pêcheur, guide de chasse… Et c’est sans aucun doute cette connaissance de la nature et de l’âme humaine qui font la force de ce roman. On est complètement absorbé, immergé dans cette partie de chasse aux enjeux tragiques, d’un côté et de l’autre de la lunette de visée.

S’il faut soulever un petit point faible, pour moi, ce sera le passage dépeignant le quotidien d’ Eric à Los Angeles… Ses dettes, ses amis, ses emmerdes, ses guitares, sa Porsche… bon… Mais cela est assez vite passé et éclipsé par une fin, sans rien révéler, vraiment bouleversante et réussie !

Si vous êtes un peu curieux et que vous aimez découvrir de nouveaux auteurs, allez-y ! Ce n’est que 220 pages, au pire, ça passera vite, ne vous en faîtes pas.

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