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Le Témoin Solitaire, WILLIAM BOYLE

Gallmeister

Voilà un roman qu’on attendait avec impatience vu ce qu’on avait entendu de Gravesend (Rivages – 2016) et Tout Est Brisé (Gallmeister – 2017) mais qui se révèle être une petite déception malgré quelques bons points indéniables.

Amy vit tranquillement à Gravesend, quartier du sud de Brooklyn, après sa séparation avec sa copine Alessandra. Elle est chargée par sa paroisse de rendre visite aux personnes âgées afin de leur apporter la communion et de leur tenir compagnie. Parmi elles, madame Epifanio, qui a reçu ce jour-là la visite de Vincent, un type louche au comportement inquiétant. Un ancien et curieux réflexe va donner à Amy l’envie de suivre le jeune homme, fils de Diane, la visiteuse habituelle de la vieille dame. Mauvais plan, ça va de soi. Et lorsqu’il se fait trancher la gorge sous ses yeux quelques heures plus tard, le petit jeu prend une drôle de tournure… Et Amy enchaîne les mauvaises idées : prendre le mourant dans ses bras, récupérer et dissimuler l’arme du crime, enquêter sur le meurtrier… Et tandis qu’elle se met ainsi en danger, celle qu’elle était avant sa rupture refait surface en même temps que son père, son ex et ses anciennes fréquentations.

Ben… On sort de cette lecture un peu perplexe. Est-ce qu’elle tombe au mauvais moment ?! Entre une belle vague de romans qui nous ont enthousiasmés fin 2018 et une rentrée d’hiver 2019 qui s’annonce fort sympa avec Jordan Harper, Jesmyn Ward, un nouveau Michael Farris Smith et  ce Handsome Harry de James Carlos Blake qu’on a hâte de découvrir… peut-être. Ou alors devient-on trop exigeant ? Parce que de toute évidence ce roman est agréable à lire dans sa forme, mais ça ne restera sans doute pas le grand roman de William Boyle, il faut être clair là-dessus, ni l’incontournable des éditions Gallmeister !

L’auteur et disquaire américain nous délivre avec Le Témoin Solitaire une petite musique agréable et bien composée qui ravira certainement quelques lecteurs, peut-être ceux qui lisent peu de litté américaine d’ailleurs, mais sans trop de reliefs ni surprise. Tout est assez prévisible et on peine à comprendre ce qui pousse la jeune femme à aller s’empêtrer dans des histoires qui sentent le mauvais plan à plein nez et du coup on en ressort frustré vu la côte de l’auteur. On va malgré tout au bout et on passe un assez bon moment car le style est fluide, rien à redire sur ce point. On sent bien (peut-être même un peu trop des fois !) que Boyle connait Brooklyn, qu’il a arpenté ces rues dans tous les sens et la vie new-yorkaise est dépeinte avec tendresse et précision. Alors voilà, peut-être pour cela, pour le New-York de Boyle, ne nous privons pas et arrêtons-nous avec lui et Amy dans un diner de Gravesend, ça ne fait pas de mal.

 

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