Gallmeister
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Quelques semaines après avoir refermé Deacon King Kong de James McBride, me voici avec joie de retour dans les rues de Brooklyn avec le nouveau roman de William Boyle, attendu avec grande impatience sur notre petit blog. Un univers familier dont on a l’impression de faire partie et qui ouvre parfaitement cette rentrée littéraire.
Pour cette nouvelle chronique de Brooklyn, William Boyle nous fait remonter le temps pour nous amener au début des années 90. Donnie Parascandolo, flic pourri, arrondi ses fins de mois comme homme de main de Big Time Tommy Ficalora, truand du quartier. Déjà borderline, Donnie a passé un cap dans son côté sombre après le suicide de son fils, exacerbant son impulsivité. Giuseppe Baldini en fera les frais, lui qui a une dette envers Ficalora. Donnie devait juste lui mettre la pression, il finira par le jeter d’un pont. Un événement qui quelques années plus tard refera surface et affectera les vies et les destinées d’habitants du quartier.
Après un passage réussi dans le genre comédie dramatique ( L’Amitié Est Un Cadeau à Se Faire), William Boyle revient à ses chroniques de Brooklyn et à ses histoires noires et offre encore une fois un incroyable récit de rencontres et de destins comme il sait si bien le faire. A l’heure où les réseaux sociaux sont numériques et purement virtuels, il nous plonge 30 ans en arrière pour dessiner une toile qui va lier des habitants de ce borough qu’il affectionne tant. S’il glisse toujours une passerelle avec ses autres romans – ici le Wrong Number, bar découvert dans Gravesend – , il livre une histoire indépendante dont le point de départ est la mort de Giuseppe Baldini. De là, elle affectera directement les vies de son fils Mikey et de sa mère Rosemarie. Mais aussi celle de Antonina, la jeune fille avec Mikey était le soir de la disparition de son père, celle de Ava Bifulco à qui Donnie vient en aide après une panne sur l’autoroute. Nick, le fils d’Ava , prof raté qui voudrait écrire un scénario sur Donnie. Et enfin Donna, l’ex femme de Donnie qui fera une rencontre inattendue. Certains n’étaient pourtant pas vouer à se connaitre mais ils seront unis d’une façon pas si fortuite qu’elle n’y parait.
La Cité des Marges est certainement le meilleur roman de William Boyle. La profondeur des personnages, l’amour qu’il a pour Brooklyn, l’histoire dramatique construite autour du destin des protagonistes, la playlist à base de Neil Young et de Springsteen, les références de pop culture: tout se marie à la perfection et confirme le talent d’écriture du natif du borough du sud new-yorkais.
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