Grasset / Le Livre de Poche
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La réalité rattrape la fiction pour celui qui a incarné pendant sept saisons le cynique écrivain Hank Moody. Mais ici, point de sexe ou d’aventures dépravées, place à un univers complètement absurde et décalé.
On suit l’histoire d’Elsie, une vache laitière qui vit une vie telle que seule une vache peut vivre : traite le matin, flânerie dans les pâturages le reste de la journée sous les yeux du taureau qui pourra un jour l’engrosser. Mais cette vie idyllique tombe en ruine le jour où Elsie voit un reportage sur la fabrication des steaks hachés et de l’avenir qui lui est réservé. Elle décide alors de s’enfuir vers l’Inde, pays des vaches sacrées. Elle sera alors accompagnée dans son périple par un cochon tout juste converti au judaïsme et par un dindon devenu anorexique pour ne pas passer à la casserole à Thanksgiving.
Avec ce premier roman aux très courts chapitres, Duchovny se lâche et offre une histoire joyeusement barrée, racontée du point de vue de la vache elle-même, qui entre deux étapes de son voyage nous parle des relations difficiles avec son éditrice, entre placement de produit et cahier des charges du bon roman. Inutile de chercher de grande phrase philosophique dans Oh La Vache ! , on est ici dans un monde complétement barré, où David Duchovny est en roue libre à coup de jeux de mots à deux balles, de clin d’œil à la pop culture actuelle, et se moque ouvertement de nos comportements journaliers, avec notamment un passage hilarant concernant les selfies.
Loin de la fable animalière à laquelle nous a habitués ce bon vieux Lafontaine, le premier essai de David Duchovny est un très bon roman sans prétention, dont l’humour colle finalement plutôt bien à l’image que l’on se fait de son auteur. Rires garantis à toutes les pages.