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New-York, Juillet 1977. Été caniculaire où suite à un orage Manhattan va subir le plus gros black-out de son histoire et plonger dans le chaos, à coup de panique et de pillages, une véritable guérilla urbaine. C’est aussi l’époque de la peur car dans les rues rôde le Fils de Sam, tueur en série qui nargue la police new-yorkaise. C’est dans ce tableau que va devoir plonger à contre-coeur Miles Davis.
Cela fait deux ans que le Maître est enfermé dans son appartement de l’Upper West Side, sa trompette délaissée sous une couche de poussière dans un coin et les veines pleines de dope. Davis se retrouve alors à cours de drogue et va devoir sortir de chez lui dans une ville en proie aux émeutes et aux pillages. Un périlleux voyage qui va conduire notre homme du nord de Manhattan jusqu’à Brooklyn, un mauvais trip au cours duquel apparait le mystérieux John…
Bien que n’étant pas Américain, Michael Mention offre un livre très renseigné sur un musicien complètement largué, devenu misanthrope, totalement imperméable aux autres courants musicaux (Pink Floyd, Bowie, Velvet Underground…) et en panne sèche d’inspiration. Manhattan Chaos est à la fois une fiction, une biographie et une revue de l’histoire de la Grosse Pomme au rythme effréné se lisant d’une traite, qui nous trimballe d’un bout à l’autre de New-York et qui donne envie de se pencher encore plus sur l’oeuvre de Miles Davis à chacune des allusions à ses albums. On ne saura que suggérer d’accompagner l’ouvrage avec un ‘Round By Midnight ou un Bitches Brew en musique de fond.