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Tais-toi Ou Meurs, MARK OLIVER EVERETT

13e Note Editions

Chronique qui sort un peu de l’ordinaire aujourd’hui. D’un part puisqu’elle va marier en un papier notre amour pour la littérature américaine et la musique indé US. D’autre part puisqu’on va parler d’une maison d’édition disparue, pour laquelle il faudra casser sa tirelire pour se procurer un exemplaire de ce livre qui pour l’instant n’a pas encore été réédité ailleurs.
On parle donc de Mark Oliver Everett, alias E, leader du génial groupe Eels qui depuis vingt ans ne cesse de renouveler le visage du rock indépendant américain à coup d’albums éclectiques et novateurs. Parue en 2011, cette autiobiographie – intitulée dans sa version originale Things The Grandchildren Should Know – éclaire un peu plus sur ce qui se cache derrière l’oeuvre de Eels et des tourments de son auteur que l’on savait existants à l’écoute de ses chansons, à l’opposé du rôle de bout-en-train que celui-ci peut jouer sur scène. Everett nous conte son histoire accidentée, avec un père distant qui meurt à la sortie de son adolescence, une soeur addicte, une mère atteinte d’un cancer. Mais E nous livre les évènements de sa vie comme il le fait avec sa musique: il ne tombe jamais dans le pathos, y instille une bonne dose de cynisme et d’humour et souligne dès qu’il le faut l’ironie des faits (voir la disparition de sa cousine hôtesse de l’air).

La genèse de Beautiful Freak et d’Electro-Shock Blues cachent des drames et des moments douloureux. Le processus de création de Mark Oliver Everett est mis à nu et pour mieux illustrer son propos il ponctue ses chapitres avec les paroles de ses chansons, qui transforme son autobiographie en un livre musical qui nous fait réécouter et redécouvrir sous un autre angle la discographie de Eels.
Et comme pour alléger le tout, on trouve des anecdotes croustillantes, comme de savoir que l’administration de George W. Bush n’apprécie pas trop la musique de E. On croise aussi quelques pontes de la musique américaine, comme Neil Young lors d’une rencontre foirée ou le fantôme d’Elliott Smith.
Mark Oliver Everett n’a pas été gâté par la vie mais il a su à chaque fois rebondir. Dur, amer, drôle, son parcours se résume à un seul titre de chanson: Mr E’s Beautiful Blues.

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