Sonatine Editions
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Banlieue de Boston. La famille Barrett. Un père au chômage, une mère alcoolique et leurs deux filles, Merry, 8 ans, toute en naïveté et qui n’a que d’admiration pour sa grande sœur de 14 ans Marjorie. Elles s’inventent des histoires qui font peur mais peu à peu les choses changent et la peur n’est plus que dans les livres. Le comportement de Marjorie devient étrange. Merry a l’impression qu’on lui rend visite la nuit… Tout semble convergé vers Marjorie. Est-elle juste une adolescente qui trouve là dedans une forme de rébellion en accentuant les traits de la comédie horrifique, est-elle atteinte de schizophrénie ou est-elle sous l’emprise d’un esprit manipulateur? C’est cette dernière hypothèse qui semble être la plus plausible, surtout quand un psy de l’Église élimine toute pathologie possible. Un exorcisme est alors décidé. Mais il se fera devant les caméras, pour ce qui deviendra un show de téléréalité sûr de faire audience. Quinze ans plus tard, une blogueuse décide de décortiquer chaque épisode de la série et de démontrer qu’on a été manipulé. Mais qui manipule qui?
Le premier livre de Paul Tremblay est une véritable réussite qui n’a rien à envier aux maitres de l’horreur. D’ailleurs Stephen King lui-même a été pris par cet ouvrage où l’auteur s’amuse à balader le lecteur, le manipulant tel un démon jusqu’à l’amener dans des scènes vraiment glaçantes et terrifiantes qui laissent souvent un petit malaise, surtout quand on tente la lecture d’un dernier chapitre avant de se mettre au lit.
Plein de références à la pop culture et aux cinéma et écrits du genre, Tremblay offre avec Possession un roman d’épouvante documenté à l’envoutement malsain. Un coup de maitre.
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