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GILLIAN WELCH, Time the Revelator

Acony Records / 2001

New-Yorkaise élevée en Californie, Gillian Welch a beaucoup écouté Woody Guthrie, Bob Dylan et s’est également nourrie de musique des Appalaches telle que The Carter Family. Après sa rencontre à la fac de Boston avec le guitariste David Rawlings, ils décident de sortir des disques ensemble et se présentent au public de manière originale : “We’re a two-piece band called Gillian Welch” (“Nous sommes un groupe de deux musiciens qui s’appelle Gillian Welch”).
Après Revival (1996) et Hell Among the Yearlings (1998), produits par T-Bone Burnett (les B.O.F. de O’Brother, Crazy Heart ou Walk the Line, c’est lui), Time (the Revelator) est leur troisième album. Pour cette nouvelle collaboration, Welch et Rawlings s’installent au fameux RCA Studio B de Nashville, Tennessee. Time (the Revelator) est enregistré en configuration live, sous les figures tutélaires d’Elvis Prelsey, Chet Atkins, The Everly Brothers, ou bien encore Dolly Parton.

Deux chaises en bois et deux micros sont disposés sur un tapis dans le studio, les deux musiciens chantent et jouent l’un en face de l’autre, Gillian Welch sur une Gibson J-50 de 1956, David Rawlings sur une Epiphone Olympic Archtop de 1935. L’ambiance est posée. Gillian Welch pose sa tasse de thé sur la vieille table en bois à ses côtés, l’ingénieur du son appuie sur “Rec.”. Toute cette approche live et terriblement instinctive se ressent à l’écoute des 10 chansons qui naviguent entre folk, country et blues. Hormis pour un titre tiré d’un concert (I Want to Sing that Rock ‘n’ Roll) et un joué au banjo (My First Lover), les deux musiciens semblent avoir obéi à un certain dogme ou en tout cas une certaine astreinte, à savoir épurer au maximum la production par rapport aux disques précédents.

Pour aller jusqu’au bout de cette idée, certains morceaux n’ont d’ailleurs été joué qu’une fois, comme Revelator, qui est en fait la piste pour le test de micro. Idem pour I Dream a Highway, d’une longueur dylanienne (15 minutes), qui clôt le disque. Ce titre a fait l’objet de deux prises, mixées ensemble, pour conserver la magie des harmonies et des guitares, magie qui aurait probablement disparu au bout de 10 prises, selon les intéressés. Et malgré l’absence d’autres instruments telles que batterie, le résultat donne un disque ample, et surtout libre. Entre working songs et love songs (Red Clay Halo, Dear Someone) où les harmonies vocales et musicales y sont parfaites (on pense au duo californien Milk Carton Kids), le duo signe un disque d’anthologie, certes un peu oublié mais dont ressort quelque chose voué à l’éternité.

Georges.

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