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Les Dieux De Howl Mountain, TAYLOR BROWN

ALBIN MICHEL / Terres d’Amérique

Début des Années 50. Caroline du Nord.

Rory Docherty, est revenu de Corée avec une jambe en moins… Et des traumatismes en plus. Il y a peu de perspective d’avenir pour les garçons dans sa situation, alors pour gagner sa vie il travaille pour Eustace, bootlegger et baron du bourbon local. Avec sa voiture trafiquée par son pote Eli, il fait le tour du patelin pour livrer, plus ou moins incognito, l’alcool de contrebande aux différents clients. Il vit seul avec sa grand-mère Ma dans une maison à l’écart de la ville, au pied de Howl Mountain. À Gumtree, tout le monde connaît Ma, ancienne prostituée et tenancière de bordel, respectée pour ses talents de guérisseuse. Elle est également une amie de longue date et «intime» d’Eustace.

Tout se déroule tranquillement jusqu’à ce que le shérif décide de changer les règles et que la concurrence s’organise, exacerbant ainsi les rivalités, les anciennes rancœurs et déterrant les secrets les mieux enfouis au cœur de Howl Mountain.

Entre le bruit assourdissant des moteurs trafiqués et le murmure des démons qui hantent les collines, Taylor Brown nous livre un roman juste, au fond riche qui se prêterait bien à une adaptation série et pourrait tout aussi bien se dérouler à différentes périodes de l’histoire des États-Unis.

Malgré une entame un peu poussive, avec des descriptions parfois un peu longues et une intrigue qui peine à se dessiner, on finit par être pleinement absorbé par le quotidien et les obsessions de Rory : son amour pour Christine, la fille du pasteur Pentecôtiste, et sa recherche de vérité sur les secrets qui entourent sa mère.

Les Dieux de Howl Mountain est le deuxième roman de Taylor Brown, après La Poudre Et La Cendre (Autrement – 2017) qui devrait paraître en format poche aux éditions J’ai Lu en janvier 2020, le premier publié chez Albin Michel. Un auteur et une histoire qui s’inscrivent parfaitement dans la collection Terres d’Amérique qui recèle décidément plein de petits bijoux.

On pense à Un Seul Parmi Les Vivants de Jon Sealy qui se déroule 20 ans plus tôt, pas seulement parce qu’il est également question de contrebande d’alcool, mais par le rythme, la construction narrative et le décor rural… Une petite ville où tout peut exploser au moindre grain de sable.

On apprend dans les remerciements que l’auteur est proche de David Joy (Là Où Se Perdent Les Lumières, Le Poids Du Monde – Sonatine) et effectivement la filiation est perceptible.

Une jolie découverte !

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